LE CONTEXTE
Parmi les entreprises du S&P 1500 (index regroupant les 1500 premières entreprises américaines), le nombre de dirigeants prénommés John est plus élevé que le nombre de dirigeantes femmes selon les résultats du Glass Ceiling Index, étude menée par le NYTimes en 2015.
On pourrait expliquer cela en constatant que les femmes ont accédé à l'éducation (grandes écoles et universités) plus tard que les hommes, et que par conséquent, leur évolution sur le marché du travail a été retardée.
C'est une explication qui aurait été tout à fait acceptable il y a 20 ans, il y a 30 ans. Mais aujourd'hui, il y a au contraire plus de matière grise féminine sortant de l'enseignement supérieur que de matière grise masculine. En Europe par exemple, et depuis quelques années déjà, les femmes représentent 56% des diplomés de l'enseignement supérieur.
Alors la question que je vous pose est la suivante : que se passe-il entre le moment où les femmes diplômées arrivent en masse sur le marché du travail, le cerveau gonflé à bloc dans le bas de pyramide et, 10-15 ans plus tard le haut de la pyramide où on ne les retrouve plus. Qu'est ce qu'il se passe entre les 2 ? Pourquoi ne grimpe-t-elles pas comme leurs homologues masculins ? C'est comme s'il y avait un trou nour où elles disparaissaient ? Comme si elles embarquaient, le vol se passait bien les premières années, et tout d'un coup, elles devait affronter des perturbations telles qu'on les perdrait du radar et qui les feraient tomber dans un trou noir où elles s'engouffrerait. Des perturbations tellement violentes qu'il n'y aurait pas juste 10%, 20% d'entre elles qui passerait à la trappe, mais 90%.
Ce qui fait que les patrons d'entreprise disent aujourd'hui : j'aimerais bien embaucher des femmes dirigeantes, mais je n'en trouve pas.
Ce qui fait que les médias disent aujourd'hui : on aimerait bien mettre en avant des expertes sur les plateaux télé, à la radios, dans la presse, mais où sont-elles ?
Ce qui fait que les organisateurs d'événement disent aujourd'hui : on adorerait avoir plus des speakers femmes, mais on a du mal à en trouver.
Qu'est ce qu'il fait qu'elles disparaissent ?
On connait l'origine de ce trou noir. Elle a été identifiée et nommée à la fin des années 1970 sous la dénomination Plafond de Verre. Glass ceiling en anglais. chape invisible qui touche toutes les femmes, salariées, entrepreneures, politiques, sportives, une barrière du genre qui les empêchent d'aller plus haut et qui fait qu'elles stagnent là où elles sont.
Une Chape de béton qui vous touche vous, moi, qui vous empêche si vous etes de réaliser vos rêves professionnels et qui empêche la mixité femmes/hommes de se déployer dans toute l'économie. Au delà de mon intérêt personnel d'accéder à la carrière dont je reve, il est aussi important de promouvoir l'ascension des femmes parceque nous avons besoin de ces cerveaux féminins, de ces 50% de cerveaux féminins qui s'évaporent afin de construire ensemble le monde de demain. J'ai envie de participer au monde de demain.
Se dire que ce n'est pas une fatalité et trouver les moyens pour pulvériser le plafond de verre afin de permettre aux femmes d'accéder aux plus hautes sphères c'est mon ambitionest mon obsession depuis des années.
DÉCLENCHEUR
Nous sommes en 2000. J’habite à cette époque au Etats Unis, à Annapolis dans le Maryland, quand je tombe sur un livre qui va éclairer ma vie.
Cultural Creatives, How 50 Million People Are Changing the World
Les 2 auteurs Paul Rey sociologue et Sherry Anderson psychologue à travers une enquête nationale affirment que 25 % des américains sont drivés par 4 valeurs.
- la conscience écologique
- la conscience sociétale
- le conscience humaine avec le développement personnel
- la conscience féminine avec la nécessité d’ouvrir et de laisser plus de place aux femmes dans la société
Ils assènent que ces 4 valeurs seront le socle de la société de demain.
Des 3 premiers, j’en ferai mes sujets d’expériences personnels conviction . La 4e sera mon fil rouge professionnel.
Déconstruire la barrière du genre, permettre à la mixité de se répandre à tous les niveaux de la société en explosant le plafond de verre, laisser plus de place aux femmes dans la société , c’est ce qui deviendra mon idée fixe.
Sur ma route, je trouverai 3 pierres qui lancées avec précision, sont capables d'exploser le Plafond de Verre. Malheureusement, peu de femmes en connaisse leur puissance et leurs effets. J'ai décidé de vous les partager aujourd'hui.
LES 3 PIERRES
- De retour en Europe, quelques années plus tard, Je cherche un travail en explorant le marché caché donc les réseaux et là, je tombe sur les réseaux … féminins. Des réseaux qui aident les femmes pour progresser dans leur carrière. Je découvre que beaucoup de réseaux geminins se sont construits effectivement à chaque fois que les femmes se sont senties bloquées à un certains niveau professionnel et par ce qu'elles ont été exclues de pas mal de cercle de pouvoir officiellement interdis aux femmes Jockey Club, Travellers Clubs, Rotary jusqu’en 1987.
- Je réalise à ce moment que le monde économique a été à l'origine créé par les hommes, pour les hommes en réseau et que les femmes n'y sont pas franchement invitées. Alors, la solution, pour elles, c'est de se rassembler pour s'entraider, se soutenir, partager les tuyaux pour avancer mieux.
- Je découvre ainsi l'existence de 200 réseaux professionnels féminins et j’en ferai mon premier livre au Cherche Midi en 2007.
- En septembre 2017, 10 ans avoir écrit mon livre, je réunis 200 présidentes de réseaux féminin afin de signer une charte pour Pulvériser le Plafond de Verre. Une première !
Quand je regarde mon parcours personnel, à chaque fois que je me suis bien entourée , j'ai fait des sauts quantiques.
Quand je me suis lancée dans l'entrepreneuriat, j'ai longtemps fait cavalier seul. Cela a été la plus grosse erreur de mon parcours . J'ai perdu 10 ans. Dès lors que je suis allée cherchée des mentors, j'ai fait des sauts quantiques. Dès lors que je me suis entourée d'entrepreneurs qui fait 10 fois mon chiffres d'affaire, j'ai fait des sauts quantiques. Dès lors que j'ai réalisé qu'être dans un groupe ou au moins 50% des gens réussissent mieux que vous, j'ai réussi comme jamais.
C’est la 1ERE PIERRE pour faire trembler le Plafond de Verre, c'est ce que les femmes ne cultivent pas du tout : Le RESEAU.
Quelques années plus tard, alors que je serai à la tête d' un magazine dédié à la réussite au féminin, j’aurais parfois de grandes peines à convaincre les femmes de se mettre en lumière.
Je n'avais pas anticipé cela qu' une grande partie de mon job serait de convaincre les femmes à s'exposer.
Comme si le leitmotiv de la plupart était Vivons heureux, Vivons cachés.
Je me souviens d’une femme qui avait redressé 2 unités d'une grande entreprise et qui avait subi au passage une prise d’otage m’assénant : je ne sais pas quoi vous raconter. Moi ? Pourquoi Moi ? Je n’ai rien fait d’extraordinaire dans mon parcours !
Je me souviens aussi dans le même temps, des patrons, que j'interviewais de temps en temps, et qui me demandaient à contrario : j'ai combien de pages ? A 2 seulement ? Je ne peux pas en avoir plus ?
Je me souviens de femmes à des postes à responsabilité, qui n'avait pas de visuels décents, de photos d'elles décentes à me proposer. Tandis que leurs homologues masculins me proposaient instantanément des photos en pied, en 3/4, en portrait.
Et cela me renvoyait à chaque fois à mon histoire personnelle.
Je suis une ancienne grande timide. J'ai passé toute mon enfance scolaire à chercher des crayons imaginaires sur le sol pour éviter d'aller au tableau quand le prof le demandait. Pourtant, j'étais bonne élève. Mais il était hors de question pour moi à l'époque de prendre le risque d'échouer et d'être jugée pour cela. Il était hors de question que je fasse une prestation juste moyenne alors je préférais user de plein de subterfuges pour m'absternir et rester . Cette peur du jugement et cette paralysie qu'elle impliquait m'a suivie très longtemps dans ma carrière. Quand mon entreprise en 2014 a été selectionnée par Challenges comme une 100 startup où il faut investir, je me suis dit Pourquoi moi ? Qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça ? Les reflexes sont tenaces.
Ce qui nous amène à la 2e pierre à utiliser pour faire chanceler le plafond de verre, la VISIBILITE. Votre visibilité. Personne n'ira vous chercher. c'est a vous de vous mettre
Après avoir interviewé 300 femmes, j'ai compris que derrière l'invisibilité se cachait quelque chose de plus profond.
A chaque interview, Je constatais une grande expertise des femmes dans le travail accompli, un professionnalisme incroyable, des résultats impressionnants et une difficulté à s'approprier la paternité des résultats (maternité ?), mettant sans cesses en avant les équipes, la conjoncture favorable, le coup de chance.
J’ai rapidement compris que la 3E PIERRE était la CONFIANCE EN SOI.
LES 3 PRISES DE CONSCIENCE
1ère prise de conscience
Au delà de ces 3 pierres indispensables, réseau, visibilité, confiance en soi, qui utilisées conjointement par chaque femme sont capables de Pulvériser le Plafond de Verre, je réalise lorsque je crée et j’organise pendant 6 ans de suite le Forum de la Mixité, qu'il y a des facteurs externes favorisant essentiels.
Assez rapidement, Malgré les dizaines d’études mondiales établissant des liens entre mixité et performance, performance des équipes mixtes, performance boursière des entreprises mixtes, je constate effectivement que la Mixité reste un sujet très féminin et vouloir déployer la mixité femmes/hommes dans la société est une préoccupation très féminines. je découvre que cela reste un défi d’embarquer les hommes, et surtout les hommes de génération X (nés entre 1960 et 1980), dans la boucle. Au plus fort du Forum de la Mixité, nous n’aurons jamais plus de 35-40% d’hommes participants.
Et c'est probablement cela qui fait que l'avènement d'une société mixte est plus longue à se mettre en place, le désintérêt des hommes.
Donc la première prise de conscience pour que ça aille plus vite est : il faut impliquer les hommes.
Ma 2eme prise de conscience est reliée au Temps. Je découvre lors des Think tanks du Forum de la Mixité que lorsqu'on questionne les femmes ayant au moins une dizaine années d'ancienneté professionnelles sur : quels sont les critères pour vous pour choisir tel ou tel job, au delà de l'intérêt du job, on trouve tout de suite : est ce qu'il permet Conciliation Vie pro-Vie privée,Articulation des Temps de Vie. En effet, présentéisme, journée à rallonge, WE réquisitionnés, tout ce qui a très bien été accepté jusque là, c’est tout ce qui dissuade nombreuses femmes de se manifester pour des postes de direction ou de s’engager dans certaines fonctions. Je ne veux pas tout sacrifier sur l'autel de la réussite. Je veux pouvoir aussi m'occuper de mes parents, de mes enfants et de moi au passage. Et cela suppose que les entreprises mutent vers cette gestion du temps, cette agilité. Ce qui pour certaines d'entre elles n'est pas gagné.
Ma 3e prise de conscience, c’est que finalement, quand on regarde les demandes d’équilbre vie professionnelle/vie privée, de flexibilité, de temps partiel, on constate que ce sont aussi des demandes portées par la génération Y (née entre 1980-2000), tout sexe confondu. Ce qui veut dire que les femmes qui portent le sujet ont des vrais liens à tisser avec les plus jeunes, à travailler ensemble, à porter des sujets ensembles pour les faire entendre et pour faire mter plus rapidement les entreprises .
Cette alliance entre femmes qui se heurtent au plafond de verre, génération X et jeunes qui sont sur le marché du travail génération Y peut etre exposive et ce XY formé amener une ère nouvelle.
CONCLUSION
On voit que la mise en place de cette société portée par les Créatifs Culturels ne se fait pas naturellement. Et pour ce qui est du 4e pilier, donc des femmes, sauf si on attend des dizaines d'années car vu que les femmes vivent 10 ans de plus que les hommes, au bout d'un moment, il y aura plus de femmes que d'hommes, donc il y aura la mixité, sauf si on attend des dizaines d'année, ca va être compliqué de voir ça prochainement arriver et peut être même de mon vivant.
Aujourd'hui, si on se penche vers un des derniers chiffres, le nombre de femmes directrices générales dans les entreprises du Fortune 500 est tombé à moins de 5% en 2018. C'est une chute de 25% par rapport à l'année précédente. Je ne sais pas combien il y a de John dans le Fortune 500 mais vous voyez que pour y observer la mixité de son vivant, c'est pas gagné !
J'ai envie de me tourner vers vous, de vous lancer un appel. Mesdames et Messieurs, Vous êtes les garants de la mixité du monde de demain. Maintenant, c'est à vous de jouer !
A propos d’Emmanuelle Gagliardi
Emmanuelle Gagliardi est la présidente de CONNECTING WoMEN et fondatrice du programme #PPV EXECUTIVE, 9 mois pour Pulvériser le Plafond de Verre suivi par des femmes du monde entier.
Impliquée depuis plus de 12 ans sur la réussite au féminin et la mixité femmes/hommes, elle a co-fondé L/ONTOP, le magazine mensuel du succès au féminin et le FORUM DE LA MIXITÉ.
Elle est sollicitée par de nombreuses entreprises sur ces thématiques en France et à l’international
#PPV EXECUTIVE est un programme
élaboré par CONNECTING WoMEN
52 rue Saint Louis en l’Ile 75004 Paris
Déclaration d'activité de formation enregistrée sous le numéro 11 75 54528 75